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20/03/2017

Je n'ai jamais voulu.


Je n'ai jamais voulu que mes rêves deviennent réalité.

Que me resterait-il de la nuit, sinon ?


19/12/2015

Ma femmmme.


Ma femme, elle sait quand je m'abîme,
Elle voit l'iceberg et me laisse y aller ;
Elle sait bien qu'après le bateau livre.

Ma femme, elle sait quand je m'échoue,
Elle sait quand je m'échine;
Elle livre même le sable
Pour qu'il soit le plus tendre possible
Dans le désert,
Elle sait bien qu'ensuite le roman fleuve.


Ma femme, je lui mets quatre M
Quand je l'écris,
Un pour le matin,
Un pour le midi,
Un pour l'aprèm
Et le dernier à minuit.

Ma femmmme.


02/12/2015

Une journée de m***.

Tu la sens, ta journée de merde, quand la clenche de ta porte te vient en main et que tu es enfermé à l'intérieur alors que tu voulais aller faire une lessive ?
Tu la sens bien quand un voisin te libère enfin et que tu trimballes tes 12 kilos de linges sales à la wasserette sous la pluie qui vient de tomber ?
Tu la sens, mais alors là bien profond, quand 3 machines que t'as gavées de thunes refusent de fonctionner et que t'en es déjà à 12 euros pour laver tes couettes ?

Puis une ex te téléphone pour te dire qu'en fait elle ne t'aimait pas.

17/11/2015

#Paris


Toutes les fins ont une histoire

Et nous nous rejoignons
Dans les bras l'un de l'autre
Nous tombons

Est-ce le vent qui nous ralentit
Ou une branche qui accroche
Un souvenir du futur
Ou quelque ami proche ?

Au loin, le tumulte
Et autres anicroches
Des dommages pour demain
Des hommages à jamais

C'est con, on s'était dit le douze
Coche ce vendredi 13
Et cochon qui s'en dédit
En douce nous partirons
pour la Ville Lumière
Nous partirons

Est-ce le vent qui nous ralentit
Ou une branche qui accroche
Un souvenir du futur
Ou quelque ami proche ?

#Paris.


16/09/2015

L'amour-mayonnaise


L’amour-mayonnaise
Alchimie compliquée
Elle, douce comme une huile d'amante
Pas vraiment extra-vierge mais tout comme
L’innocence d’une Ève avant la pomme
Un peu du vécu de Gomorrhe sans Sodome
Et moi, jaune d'œuf, moutarde, liant
Bref, une sorte d’homme
Son paradis perdu

Ses illusions en somme
Ajoutez
Poivre
Et sel
Citron aussi
Fouettez, fouettez
Incorporez
L’huile
Progressivement
Toujours en filet
Pas trop doucement
Fouettez, fouettez
Jusqu’à
L’émulsion
Attention
Si la fille monte trop vite
Elle retombera facilement
Fouettez, montez
Incorporez
Un peu de vinaigre
Ajoutez les agréments
Si c’est trop fort
Enlevez les sentiments
Laissez reposer à froid...
Couvrez d'un film ou tournez une vidéo
L’amour-mayonnaise ayant une durée de conservation plutôt moyenne
Il ne passera définitivement pas la semaine
Dans votre frigo.

22/07/2015

« Ne pas déranger, s’il vous plaît »


Un mètre soixante
Sans doute moins
Un paquet d'Ajja 17 bleu dans le caddie
Ainsi qu'une bouteille d'huile en plastique
3 pommes de terre dans un sac
Une tranche de lard sous cellophane
Le cheveu rare
Courbé
Les yeux au sol.

C'est le seul homme qui a mis son chariot perpendiculaire
Et sur son âme il est écrit
« Ne pas déranger, s’il vous plaît »


17/06/2015

Pourquoi est-ce toujours vers toi que tout revient ?
(je te sais le poison, je te crois l'antidote)


14/05/2015

Les Iguanes


Anvers, une terrasse, quelque part, ailleurs.
La terrasse vide malgré le soleil.
C'est jeudi, c'est l'Ascension ; et l'Ascension à Anvers, c'est comme Bruxelles un dimanche
Un Bruxelles sur lequel on aurait lâché une bombe à neutrons.

À la table d'à côté, justement, des survivants.
La femme aux lunettes moulées visage et son cou à à-coups, tête en avant
Telle un iguane
En face, le mari dans ce que doivent être ses plus beaux vêtements du dimanche
pour un jeudi de l'Ascension
Une casquette Flandria vissée au front.

Ils mangent de la salade
Comme des iguanes
Leurs becs claquant dans le vide
Dans le vide de la salade
Klap, klap, klap.


Ils ne se parlent pas ou si peu
À peine si j'entends l'homme demander à la femme
« Salade ? » car il a terminé de manger.
Et il reste de la salade.

La femme dit non d'un mouvement de son cou d'iguane,
remuant les colliers de peau lui faisant office
de rivière de diamants
Klap, klap, klap.


Et de longs silences de bruits de bouche complètement assourdissants.

Peut-être parce que j'écris
l'homme se rend compte du silence
« Klap, klap, klap » dit-il dans le silence de la salade
Puis, soudain,  un « Dili dili dili » faussement chanté d'un
air guilleret.
« Dili, dili, dili  (comblons le silence) »
« Klap, klap, klap » répond la femme.

« Heeft het gesmaakt ? (Ça vous a goûté ?) »
demande en passant le garçon désœuvré
revenant d'un rêve meilleur où il pouvait se pendre
« Klap, klap, klap » dans le vide répond le mari
« Klap, klap, klap » dans la salade dit la femme iguane.

La vieillesse, je préfèrerais ne pas y arriver
La vieillesse, c'est une voiture à contre-sens sur l'autoroute,
Tout le monde sait que ses passagers vont finir par se crasher
Mais tout le monde tente simplement de l'éviter
Il n'y a plus rien à faire pour eux.

Klap dans le vide
Klap dans la salade.
L'iguane mange lentement,
Ça lui permet d'acquérir au fil des ans
sa rivière de diamants.

« Klap, klap, dili dili dili »
« Klap, klap »

dans cette salade qui contient décidément trop d'eau.

Et si, à contre-sens, nous faisions demi-tour ?

Mais ce bolide roule trop vite,
On risquerait l'accident à tourner, virevolter,
À freiner tout à trac !

Alors on fonce
« Klap, klap, klap » dans le vide
« Dili dili dili » dans le mur

Quand on naît,
Il est déjà trop tard
« Dili dili »
Les iguanes me survivront.



07/11/2014

Le vin naturel


4h30 du matin, le téléphone sonne et moi qui pour une fois ne l'avais pas débranché.
"Tu n'aurais pas du vin naturel ?"
Le temps de me demander ce que c'est, la voix me répond :
"C'est du sans sulfate, ça fout pas la migraine"
Je lui réponds que "dans mon frigo, je n'ai que du Cynar parce que c'est à base d'artichauts et que le médecin m'a dit que l'artichaut, c'est bon pour le foie".
Pour la faire rire.
Parce qu'elle est triste, cette voix
Sinon, pourquoi appeler à 4h30 du matin ?
Mais je n'ai rien de naturel, amie, même pas ton vin.
Et je ne suis pas très fort pour aider des gens en détresse, je me balade déjà avec la mienne depuis un bon nombre d'années.
Mais ce matin, dès l'aube, j'irai trouver du vin naturel.
Il doit être dégueulasse (« C'est quoi, "dégueulasse" ? ») et je le garderai dans ma cave.
Pour la prochaine fois que tu voudras me réveiller à 4h30 du matin et que j'aurai oublié de débrancher mon téléphone.

01/11/2014

Le petit clochard de la rue Gray est mort.


Le petit clochard de la rue Gray est mort.
Je ne le voyais quasiment qu'à la wasserette quand j'allais sécher mon linge.
Puis là, en repassant, il était assis sur un banc.
Il était sur son banc.
Il semblait dormir.
Je revenais de la wasserette, mon sac Ikea plein de vêtements secs, je me suis assis sur le banc.
Pour lui proposer une clope.
Je faisais parfois ça, m'asseoir sur un banc avec son infortune, lui proposer une clope, parfois une bière quand je revenais du Colruyt.
Mais là, on était que deux.
Son infortune était absente.
J'ai voulu le réveiller comme je le faisais souvent., pour qu'il me raconte une nouvelle fois le temps où il avait fomenté des révolutions à Roubaix ou au Chili, il ne savait plus.
Mais sa main était froide.
Et il dormait vraiment.
J'ai appelé une ambulance.
Sur d'autres bancs, d'autres clodos s'endormaient.
Puis je suis rentré, le petit clochard de la rue Gray est mort.

15/10/2014

Ma mère n'a pas Alzheimer. Même ça, elle a oublié de l'avoir.


C'est ce jour-ci ou alors demain que tu nous as quittés.
Nous aurais-tu manqué ?
Bien sûr que non
(Ne fût-ce que parce que tu es toujours là)

T'es partie, on ne s'en est pas rendu compte de suite,
T'avais pas d'hôtel mais une suite
D'idées qui ne revenaient pas,
Mais c'est nous qui n'en revenions pas.

C'était une mémoire écrite de souvenirs qui se passent pas à pas
Qui se transmettent de mère en fils
Puis qui ne passent pas.

C'était ce jour-ci
Ou alors demain
Qu'on se dira qu'on est quitte, tous
Et que tous on se quitte
Non
Si jamais j'en viens chez toi
À pleurer un de mes passés
Tu te souviendras encore d'un
"Allez, cela n'est rien, Maman est toujours là."


C'était hier.
Ou alors demain.




01/09/2014


1 + 1 + 1, je m'ôte, je retiens toi.

...


Je t'aime jusqu'au bout de ma langue
De ma parole de mes dix doigts
De mon sexe tendu vers toi
Et de toute ma vertu

Je t'aime puisque c'est fini
Parce que jamais à peut-être
Parce que toujours apeuré
Parce que demain à peu près

Je t'aime
et encore bien
Comme dans un magasin
Rayon épices
Sale-moi cela
La notte è la notte

Je t'aime de toute mon inexpérience
De toutes mes méconnaissances
De toutes les phrases que je ne te dirai jamais

La notte è la notte..

10/08/2014

Écris ta mémoire, maman...


Une terrasse de bar
Une table à ma gauche
Un mec plus âgé que moi,
gras
Un gars à ses côtés,
maigre
Un vieux en face d'eux.

Pas si vieux en fait
Mais il ne sait plus son âge
Il ne sait plus tout court
Et le mec à côté de moi
Qui lui parle comme à un enfant

Moi aussi je fais ça depuis trois semaines
Aller chez ma mère
Si belle
Si intelligente
Si tant sa mémoire de 30 secondes...

Et écouter la table d'à côté
Me révolter qu'on prenne un vieux
Pour un vieux con
Tellement sûr de notre reste de jeunesse
Et d'un cerveau qu'on croit fiable

Je ne pleure pas
Mais il ne faudrait pas qu'il gèle...

Comment j'ai pu te prendre
comme une enfant, Maman ?
Comment j'ai pu râler
sur ton manque de mémoire ?

Ta mémoire, chère mère,
Elle est tout au fond de ton coeur
Et on est bien con
De penser autre chose
Tellement sûr de notre reste de jeunesse
Et d'un cerveau qu'on croit fiable...

Certes, tu m'as rendu dingue
- "Où sont mes lunettes ?"
- "Là."
- "Je dois prendre mon téléphone"
- "Il est là"
- "J'ai trouvé le téléphone mais pourquoi je ne le vois pas bien ?"
- "Prends tes lunettes"
- "Où sont mes lunettes ?"
- "Là."
et je n'avais vraiment aucun droit de râler

On est tellement qu'on...
Et toi, tu as tous ses souvenirs
Qui font de nous parfois
Qu'on est un peu moins con

Ta mémoire, chère mère,
Tu en es l'océan...

... Je ne pleure pas
Mais il ne faudrait pas qu'il gèle...


28/07/2014

Ne me demandez pas.

Ne me demandez pas d'être père
Je suis juste votre compagnon
Votre enfant je le chérirai
Comme le mien
Tant que vous serez mienne
comme j'ai chéri avant
Autant de prénoms
De prénoms dont je ne me souviens
Comme ne se souviennent
Celles qui ne sont plus
Et m'ont pourtant demandé
d'être père
Alors que je n'étais que leur compagnon.

Trop de peines
Trop de prénoms
Trop de miennes
qui ne sont...

31/05/2013

J'aime beaucoup ce disque de Dominique A


« J'aime beaucoup ce disque de Dominique A que tu m'as fait découvrir » dit-elle
C'est le matin
Je descends fumer une clope dans la rue pour ne pas la gêner

À mon retour, elle pleure
Mais je sais que ces larmes ne sont pas pour moi,
Ni pour son ancien gars,
Non "C'est pour l'amour de sa vie"
Ce mec qui l'a larguée comme une merde


Alors avec un sourire
triste
Je lui dis
« Ces larmes-là ne sont pas pour moi, n'est-ce pas ? »

Je voudrais tant qu'elle me mente
Je voudrais de tout mon cœur un mensonge
Mais non,
Comme une glace qui fond sur le sofa
Elle me répond « Non, ces larmes ne sont pas pour toi. »









11/03/2013


Je vais mourir demain
D'une douleur de là
Ou d'ailleurs
Ou alors je mourrai après
D'un manque de
Parce que

Je mourrai un jour,
Oui mais je mourrai après...










09/03/2013

02/04/2012

Et je rêve de te voir...


Et je rêve de te voir vieillir
Tes cheveux blancs
Tes bras dégorgés de muscles, striés
Tes rides de rire autour des yeux
Cernant ta bouche
Et nos mômes nous tapant
1000 balles
Pour leurs pseudo études universitaires
(ou d’autres ; pas d’a priori a priori)
Je rêve de te voir
Voûtée
Et quand nous ferons l’amour
Nos rhumatismes seront synchrones
Pauvres vieux clones d’une chanson
Du DCD Gainsbourg
Tu reluqueras les jeans des mâles éphèbes
Je continuerai d’arpenter les bars-tabacs
Et alors l’amour qu’on se portera
Sera indéfectible

Le seul problème, c’est qu’on n’y arrivera
— sans doute — pas



29/03/2012

Vision pittoresque à Céreste un dix-neuf septembre à midi environ


Une vieille femme en robe kilt rouge et noire
Au tee-shirt rayé blanc et rouge
Et d’énormes seins
(Au moins du 150)
Seins croupissant sur cuisses assises
Bouche barbue dégustant Magnum blanc
— les poils sculptant des sillons dans la glace —
Peut-être n’est-elle pas si vieille que ça ?
Peut-être n’a-t-elle pas juste eu une maman
Pouvant lui offrir des soutiens-gorge
150 G ?
… Sa poitrine telle une tumeur de l’utérus…

La jeunette la servant
Sourit en me regardant
Moi aussi                    (je souris)

Dans 50 piges, peut-être posera-t-elle
Ses coudes sur 90 C d’accoudoirs
Flasques ?

Et voilà que tu arrives
Toi et ta petite poitrine
Fière comme deux boudoirs.




Extrait d'un roman à jamais paraître (II)


« — Bonjour, dit-il.
Confuse, Paula souriait.
— Eh oui, c’est moi, Paula »



26/03/2012

Histoire de fourmis (II) : New York


Sur la terrasse du restaurant du
Colorado
Y a des pavés
Et entre chaque
Des interstices de ciment

Ça ressemble à l’idée que je me fais
Des États-Unis
Mais les fourmis,
Elles,
S’en tapent                       (de cette idée)

Parfois elles empruntent la 15e avenue
Parfois elles traversent un bloc géant
D’immeubles imaginaires
À la recherche d’une miette de
Crackers

Elles devraient pourtant se méfier
C’est plein de voyous au coin
De la 6e rue

Le fameux gang
Des voleurs de crackers, justement !



Extrait d'un roman à jamais paraître


« Jean — car il s’appelait Jean —
ouvrit la porte »



25/03/2012

Lune Ballon-Sonde


Y a des étoiles
Qui imitent
Le bruit de l’avion
Pour pouvoir se déplacer
Le plus discrètement possible
Dans le ciel, la nuit


(la preuve : plus le jour se lève, plus on entend d’avions et, comme par hasard, moins on voit d’étoiles!)








23/03/2012

Ce n'est ni bien original ni bien brillant

  
Je croyais pourtant l’avoir
Provisoirement distancée
Cette saloperie de déprime qui
Me colle aux basques
Depuis tant d’années
J’avais même écrit à tout le monde que
Je n’avais pas été si heureux depuis
Longtemps ; tellement écrit que ça en
Devenait louche
Car les syndromes étaient bien présents :
Je faisais trop confiance en mon
Intelligence
Je parlais trop (et trop fort) de moi
Je claquais trop de thunes que je n’avais
Pas
Et pour finir, hier
Je picolais 
                                                    (trop)

Ce matin, à côté du lit vide
De ta présence
Un petit mot

T’avais donc pleuré cette nuit

(comment tu fais pour m’aimer encore ?)

Je pense à ce texte du “Journal Japonais”  
:
« Et on ne peux exclure que je débloque complètement,
mais alors à plein tube. »

Je pense à cette phrase du “Faussaire”  de
Monsieur A.
:
« Et ma vie déjà bien lancée
Me passe sous le nez »

Exact Richard, exact Dominique

(mais comment fait-on pour oublier ?)

août 2
17:38



22/03/2012

Trout Fishing in Utopia


En choisissant le Colorado provençal
Comme lieu de villégiature
Je poursuis mon chemin de fac-similé
D’écrivain américain à la nuts

J’ai bu du mezcal
D’août 87 à avril 88
Après lecture de “Au-dessous du volcan”
J’ai laissé mes petites amies successives
Me percer les boutons dorsaux afin
D’appréhender ce plaisir éminemment
Chinaskien
J’ai mis des « Wouah ! »
Dans toutes mes phrases
À la suite de “L’attrape-cœur”
En 93, j’ai acheté mes premières
Cannes à pêche en Bourgogne
Pour ça
Afin de comprendre pourquoi mes auteurs
Préférés aimaient ça
 
Je me suis marié jeune par romantisme
Ai rapidement divorcé par nonchalance
 
J’ai bossé comme puériculteur, régisseur, vendeur
(de livres, de CD, de jeux vidéos), monteur de stands
— de publicité aussi —, barman, peintre en bâtiments,
décorateur, colleur d’étiquettes pour sprays couleurs,
journaliste, sculpteur de sable, chômeur, tresseur de tresses
aux Canaries, assisté chronique, plongeur dans une boîte
de travelos, animateur radio, parolier, brocanteur,
dessinateur de Christ sur le parvis des églises
le dimanche matin en Italie, et ai regretté qu’il n’y ait pas
de puits à forer, histoire d’étoffer une histoire par trop banale.

Des gens me demandent : « C’est quoi ton problème ? »
Ben justement, mon problème, c’est ça.

Ou alors, ça vient du continent

Je devrais peut-être essayer de devenir un
Fac-similé d’écrivain français…



(Mais entre Christian Bobin et Philippe Djian, j’ai du mal)




Hommage à l'OuLiPo : S +10


Finalement ce sera Rustrel (Vaucluse)



C'est décidé, on se trisse !


— Choisis une lettre entre A et Z.
— H.
— H ?!
— Ben oui, au hasard : H.

Je sens que le choix va être cornélien
Entre le Havre et Hong Kong !


20/03/2012

Le temps qui passe

  
Je suis là
Avec Isabelle, Hervé et
Valérie
Sur 3 gros cailloux au
Milieu de la rivière
On a mangé les restes de
Thon, de sardines et
De taboulé d’hier
Assis là sur ces
3 rochers au milieu de
La Durolle
Dimanche 6 juillet
Une semaine sans une goutte
D’alcool
48 heures de plus que
Je suis
Avec toi

… et je crois qu’on en a tous
Pas grand chose à foutre
Du temps qui passe


17/03/2012

Un sacré bon job !

    
« Si tu n'avais plus
de boulot
Tu devrais te
Faire vendeur de
Brautigan »



06/07
2 A.M.
Hervé — explosé —
écoutant "Portishead"
après une journée
passée à dormir
dans le lit d'Isabelle
à Thiers




Marielle (II)


Je l’ai revue il y a
Trois jours
À la terrasse du Mazet
Elle lui disait : « Tu m’as manqué, j’ai cru voir ton visage partout »

Le soir, elle était à un vernissage
Et lui à ses côtés

Elle cherchait partout son
Visage dans
Les bras d’un autre
Gars




Oncle Alfred


Depuis ma rupture d’avec Marielle
J’ai perdu 10 kilos
  
(déjà que je n’étais pas gros !)

Et j’ai soudain eu
L’impression que tu faisais
L’amour avec ton
Cours d’anatomie

Moi
En
Oncle
Alfred



14/03/2012

Guillaume nous a prêté son appart


6h30 du matin
Coup de fil apeuré
Marielle : « C’est horrible, il n’admet pas que je le plaque ! 
Il me séquestre ! J’ai juste pu m’échapper sous prétexte de 
lui acheter des cigarettes.
— pas plus futé en amour qu’en kidnapping, le Kamel ! —
Il m’a empêchée de dormir ; il a coupé le téléphone ; 
il casse tout dans la cuisine ! »

Après l’avoir menacé d’appeler les flics
Il se barrera

7h35, j’emmène mon ex-amour à la terrasse
Du “Roméo” et vais
Chercher Guillaume pour qu’il
La console
Le soir on dînait ensemble
Dans la cuisine rafistolée

C’était bizarre de la voir
Chez elle embrasser un autre gars
Et de sentir la bouche de Valérie
Contre la mienne
Dans mon ancien chez moi



                                   June 30th, June 30th


12/03/2012

III



Désormais
“Tu”
S’appellera
“Valérie”

Peut-être jusqu’à demain…



Tu quoque fillette


On se croise l’après-midi
Tu trimballes ton rôle de “La Locanderia”
Dans les rues de Clermont
Je lis mes textes place de la Treille avec
Cécile et Guillaume

— T’as l’air radieux…
— Ben oui…
Tu te retournes vers le (maigre) public
— Elle ?
— Oui.

Soulagée
Tu m’annonces : « Moi aussi »
J’aperçois Guillaume rougir
— Lui ?
— Oui.
Mais vu que rien n’est simple
Pour toi
Tu ressortiras avec Kamel
Le dimanche

Bordel, ça fait deux mois que
Je te répète que ce mec est dingue!

Et pas seulement de toi…!




27/06


Tu me demandes de
Passer la nuit avec toi
On a, pense-t-on
Envie de nous

Mais au bar de Khader je rencontre
Patricia qui m’emmène
À un concert de salsa
Puis au “Sonic”  danser ragga

Et
Elle
Est

  jusqu’au matin peut-être



Une simple salade

  
J'avais laissé un message
Hier
Afin que tu me rappelles
Chez Isabelle
Pour savoir si
Je pouvais loger
Chez nous demain

T'avais d'autres plans
(avec lui)
— Une simple salade...
— Une simple salade ?! À d'autres !
T'avais jamais fait une
Simple salade
— ... Avec du saumon et des crevettes
T'as dit

Ce soir, avec Isabelle
On s'est payé un kilo de scampis
Et du Champagne millésimé
Comme ça
Sans aucun lien de
Cause à effet

Promis !


                                                                                                               Fête de la musique à Thiers
                                                                                                               21/06

Y a pas que...


Y a pas que le yo-yo dans la vie

Tu te débrouilles également très bien
Au Jokari



10/03/2012

On se dit


Quand je te retrouve
À Clermont
Tu me dis être amoureuse d’un autre
Tu me demandes : « Et toi ? »
Je dis : « Moi pas »
Je dis : « Donc, t’es amoureuse ? »
Tu me dis : « Je ne sais pas »
Je te demande : « Alors pourquoi tu me dis
être amoureuse ? »
Tu me réponds : « Parce que je pensais que
toi tu l’étais »

T’as réservé une table à la “Tonkinoise”
On s’y installe

J’y dis : « Je t’aime encore »
T’y dis : « Je suis amoureuse »
Tu ne veux pas me dire de qui
Finalement, « Oui, c’est lui »
Mais tu penses vivre avec un autre
— Un metteur en scène parisien.
Je dis : « Oui, oui »
Puis : « Mais moi je t’aime encore »
Tu dis : « C’est difficile de te quitter »

Toute cette dernière semaine
On s’était
— chacun de notre côté —
Persuadé qu’on pouvait s’oublier

Tu regardes mes mains
Puis me demandes de t’embrasser
C’est difficile de t’embrasser
J’ai l’impression de sentir son
Odeur sur tes lèvres
Mais je t’embrasse quand même
Et pour la première fois depuis 15 jours
Je rebande en pensant à toi

Je te raccompagne à l’appart
Te couche
Mate la vidéo des Marx Brothers
Te rejoins enfin
Nos corps fusionnent
Et au matin encore
Et à midi encore
Puis on fait une sieste

Au réveil
— vers 19h00 —
Tu dis : « Je veux terminer mon histoire avec lui.
M’attendras-tu ? »
Tu ajoutes : « Je voudrais que tu tombes amoureux
d’une autre. Pour savoir où en est ma jalousie… »
Je dis : « J’en ai marre de tomber »



                                                           C’est vrai
                                                                                                                              j’en
                                                                                                                              ai
                                                                                                                              marre
                                                                                                                              de
                                                                                                                                             tomber...





Cette nuit...


Cette nuit
J’en ai eu soudainement marre d’être seul
Je voulais absolument entendre
Une voix humaine

J’ai appelé l’horloge parlante



09/03/2012

Jacquot et la Sorcière


« Tu devais être un bel enculé dans ta vie antérieure 
pour avoir tant de méchanceté au fond de toi ! »

C’est la première chose que m’ait dit Zoé
Au restaurant

Zoé joue une sorcière
Zoé est une sorcière

On a parlé toute la nuit
Dans la balancelle du jardin
À l’aube, elle s’est levée
—  Soit je le rejoins, soit on baise.
   Faudrait mieux pas, j’ai dit.

Non que je n’en avais pas envie
(Zoé a un corps de sorcière)
Mais je craignais ne pouvoir assurer face à
Une fille qui déclare désirer qu’on la traite
De salope
En faisant l’amour

Partie remise
Sur un tapis de sol d’une salle de gym
À 18h00

                                                     
                                                                
                                                                  …Juste au moment où
                                                                  Son mec en poussait
                                                                  La porte



                                                                                                  La Ferté-Alais
                                                                                                  06/06



07/03/2012

Ta voix au téléphone


Ta voix au téléphone

Il n’y avait plus aucun
Amour dedans



Jacquot


La Ferté-Alais
Son & Lumière “Dame Adélaïde”
Je joue le sot qui apprend à devenir fol

Vu que j’ai une peur panique des animaux
(de TOUS les animaux !)
Le metteur en scène m’a collé un âne et un bouc
Bijou m’a écrasé le pied droit
Moustique m’a encorné le genou gauche
On ne se quitte plus

Mon personnage fait beaucoup rire

Pourtant je suis juste ici pour essayer de
T’oublier

Ce doit être pour ça



Scènes de la vie quotidienne


— T’es rentré dans ma vie. Je vais te casser la gueule.
— J’ai plutôt l’impression du contraire. Pour la première proposition, s’entend…
— Peu importe, il faut que quelqu’un paye. Tu ne sauras ni la date ni l’heure mais je te casserai la gueule !

Une heure plus tard, je te rencontre :
— Tu sais Vincent, Kamel a beaucoup changé, il n’est plus du tout violent.